Lucie Cohen-Desblancs, candidate aux municipales d'Allauch devait signer la charte Anticor. Elle est finalement "recalée". En cause notamment, son passé récent de commissaire aux comptes pour Jo Condé, l'ancien président de la fédération de chasse des Bouches-du-Rhône, condamné pour corruption. Comme pour Anticor, c'est un internaute vigilant qui nous a alertés par l'envoi de documents à charge.
Florilège des pièces découvertes par un internaute sur les comptes des réseaux sociaux de Lucie Desblancs et de ses colisitiers. capture |
Samedi, Lucie Cohen-Desblancs, candidate aux municipales d'Allauch
qui se présente sur une liste sans étiquette devait signer la charte
d'Anticor à Fuveau. Seulement voilà, après une petite enquête,
Anticor a décidé de suspendre cette signature, face à l'accumulation
d'éléments jugés en inadéquation totale avec les principes défendus par
le collectif.
Jean-Claude Roger, le représentant d'Anticor 13 a établi, en premier
lieu, le lien étroit existant entre la candidate et Jo Condé, l'ancien
président de la Fédération de chasse des Bouches-du-Rhône, (aujourd'hui
secrétaire général) condamné en 2009 pour corruption. "Après une enquête et le recueil de témoignages d'adhérents, nous avons pu établir ce lien immédiat avec Jo Condé dont Madame Desblancs a longtemps été la commissaire aux comptes, au moment des faits pour lesquels il a été condamné et jusqu'à l'année dernière." Marsactu a souligné à de nombreuses reprises la troublante opacité des comptes de la Fédération de chasse longtemps dirigée par Jo Condé.
Une "Quenelle" malvenue
A cette amitié embarrassante s'ajoute l'utilisation du logo de la
charte Anticor sur les tracts de la candidate, ce qui est strictement
interdit tant que celle-ci n'a pas été signée. Enfin, sur les réseaux
sociaux, la diffusion de certaines idées proches de l'extrême droite par
les membres de son équipe de campagne ont précipité la levée de
boucliers d'Anticor. Ainsi, un partisan affiche sur sa page facebook
une "Quenelle", un temps accolée au logo d'Anticor avant qu'il soit
remplacé par le symbole du yin et du yang. Trop, c'est trop : "Les conditions ne sont plus du tout réunies pour que Lucie Desblancs puisse prétendre pouvoir signer cette charte", considère Jean-Claude Roger.
Contactée, la principale intéressée exprime sa surprise face à cette subite annulation, apprise la veille de la signature.
"Malgré cela, je n'ai aucun doute sur l'issue favorable de cette
histoire et sur la signature à terme de la charte à laquelle je
m'intéresse aussi en tant que membre de la société civile", a-t-elle déclaré. "La signature est simplement reportée pour éclaircir certains points",
affirme-t-elle. Elle ne nie pas ses relations amicales avec Jo Condé
dont elle défend au contraire "l'honnêteté" et rappelle qu"'il a
également été relaxé sur d'autres affaires. Cela me rassure même de
savoir que mon amitié avec lui est ce que l'on me reproche !" Cependant, Lucie Desblancs préfère mettre en avant son propre casier judiciaire vierge. "Notre campagne est propre, et nous respectons d'ailleurs déjà la charte, signée ou non."
Quant à l'utilisation du logo d'Anticor sur les tracts, elle assure qu'"évidemment
tout était prêt, la signature devait avoir lieu demain. Mais si la
charte n'est pas signée, nous n'utiliserons pas ces tracts". Dans
les jours prochains, devrait avoir lieu un entretien entre les
protagonistes, Anticor souhaite ainsi donner l'occasion à la candidate
de clarifier sa position.
Par Elodie Crézé, le 31 janvier 2014
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