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      • 25 février 2013

        Allauch. Débat d’orientation budgdétaire - Conseil Municipal du 07 02 2013

        Les années se succèdent et les propos se ressemblent. Le changement, qui devait être pour maintenant, ne sera sans doute pas pour demain, si les citoyens s’y résignent, comme la majorité municipale semble se résigner à l’austérité socialiste après s’être accommodée de l’austérité sarkozyste.

        Le rapport de monsieur l’adjoint aux finances exprime, comme les précédents, la satisfaction du gestionnaire qui a bien tenu les comptes en obéissant sans mot dire aux injonctions gouvernementales.

        Oui, les comptes sont irréprochables, et monsieur Tomasini a bien géré les finances. Mais où est la perspective politique qui mobilise et donne espoir ? Où est la dénonciation des politiques de plus en plus restrictives pour les services publics, et qui ont fait la preuve de leur inefficacité ? Où sont les explications qui alimenteraient la réflexion de la population et l’entraineraient à l’action ?

        Les collectivités locales sont en première ligne pour la satisfaction des besoins des populations, et ces besoins sont en constante progression. Avec près de 75% de l’investissement public, leur rôle économique et financier est essentiel pour notre pays. Dans le même temps, les services publics de l’Etat ont été méthodiquement cassés, privatisés.

        La dette des collectivités représente moins de 10% de celle de l’Etat. Elle finance l’investissement public et reste stable depuis des années. En revanche, la dette de l’Etat, en constante augmentation, a servi pour un tiers à compenser les cadeaux fiscaux accordés aux entreprises pour soi- disant défendre l’emploi, dont on sait qu’il se porte de plus en plus mal.

        Que dire, quand, dans ce qui apparait comme le bilan de la mandature, on trouve en troisième position dans la liste des grands travaux la vidéosurveillance ? Quand le budget est limité, on pourrait s’attendre à d’autres choix que celui de gadgets sécuritaires, auxquels la plupart d’entre vous sont attachés, nous le savons bien, parcequ’ils les croient efficaces. Nous ne partageons pas ces choix
        .
        Que dire aussi lorsqu’ est présenté comme allant de soi la raréfaction du crédit bancaire, dûe, nous dit-on, aux « contraintes de liquidité et de refinancement qui pèsent sur les banques » ? Mais qui, sinon le contribuable, a renfloué ces mêmes banques, selon le principe de la nationalisation des pertes et de la privatisation des profits ? Non, il ne va pas de soi que le crédit se raréfie, et la création d’un pôle bancaire public donnerait de l’air à l’Etat et aux collectivités.

        De même, un prélèvement de 0,5% sur les actifs financiers permettrait de réunir 18 milliards, 18 milliards de moins pour les actionnaires, mais 18 milliards de plus pour les équipements sportifs, les crèches, les écoles, la culture…Une taxe professionnelle remaniée serait plus légère pour les entreprises qui créent de l’emploi et des biens, mais bien plus lourde pour celles qui avant tout fabriquent de l’argent. Quant à l’impôt des ménages, il devrait être solidaire et progressif, comme devrait l’être davantage l’impôt sur le revenu. Enfin, l’augmentation de la dotation aux collectivités favoriserait le développement des services publics de proximité et d’une politique tournée vers l’intérêt public.

        Ces propositions ne sont ni surréalistes ni démagogiques.

        Mais que fait le gouvernement ? Il se propose, non seulement de réduire la dotation aux collectivités, comme annoncé en septembre dernier, mais de leur demander un effort supplémentaire dans les années qui viennent. Et pourquoi cet effort ? pour participer au financement des 20 milliards d’Euros offerts aux entreprises en vue d’ « améliorer leur compétitivité », sans condition d’objectifs en matière d’emploi et d’investissement.

        Une fois de plus, les communes servent de variables d’ajustement aux politiques d’austérité.

        Cela ne semble pas vous choquer, puisque toute votre politique financière se coule dans le moule libéral, sans aucune remise en cause de cette orientation.

        Les années se succèdent et les propos se ressemblent. Vous nous permettrez de nous élever avec vigueur, comme nous l’avons fait tout au long de la mandature, contre cette acceptation du carcan austéritaire qui a présidé à tous les choix politiques de cette majorité, dissimulés sous une gestion comptable sans reproche.
        Pour les élus d’ELGAA (Enfin la Gauche à Allauch)
        Paulette Dadoit