27 mai 2018
Elgaa fait son cinéma - 14 juin - Irrintzina - Bande annonce
Face au sentiment d’impuissance que provoque l’extrême gravité du dérèglement climatique, quelques militants de l’organisation basque Bizi ! font un pari fou : construire en quelques années une mobilisation sans précédent en vue de la COP21 et lancer un grand mouvement non-violent pour le climat : Alternatiba.
De Bayonne à Paris, sur des vélos multiplaces, coup de pédale après coup de pédale, en multipliant les villages des alternatives, de petites victoires en grandes mobilisations contre les multinationales des énergies fossiles et les banques qui les soutiennent, le film raconte les étapes de cette mobilisation.
Irrintzina, c’est un cri d’alarme sur l’effondrement de notre monde mais c’est aussi un cri de joie poussé par des centaines de militants déterminés qui ont réalisé que si, ensemble, ils ne faisaient rien, personne ne le ferait à leur place.
Tour Alternatiba, Action Non-Violente COP21, Faucheurs de chaises, blocage du sommet pétrolier… Le film d’une génération qui ne se résigne pas, qui crée et invente un avenir désirable où bataille écologiste et sociale rime avec plaisir et joie d’agir ensemble. Soutenu par 1258 contributeurs, avec la participation d’une vingtaine de techniciens issus des médias « alternatifs », « citoyens » bref « pas pareils » à travers toute la France.
Bande annonce Irrintzina, le cri de la génération climat - 100 mn - documentaire - sortie le 8 novembre 2017 from fokus 21 on Vimeo.
12 janvier 2018
09 janvier 2018
Elgaa fait son cinema - Dossier de presse 3 -Nothing to Hide
FILM
- Max Thommes, alias Mister X, est un jeune artiste berlinois sans
histoires. Pendant 30 jours, il a accepté qu’on installe un logiciel
espion sur son portable. Une expérience dans le cadre d’un documentaire,
"Nothing to Hide", qui explore la surveillance des données son
acceptation par la population. Le réalisateur Marc Meillassoux nous en
dit plus, alors qu’un cycle de projections commence mercredi à Paris.
- Sibylle LAURENT
Il
n’a "rien à cacher." Alors il a bien voulu tout montrer. Sans imaginer
où cela allait le mener. Max Thommes est un jeune acteur berlinois. Il a
accepté, pendant cinq semaines, qu’un logiciel espion soit installé sur
son téléphone et sur son ordinateur portable. Inconscient ? Il s’en
fiche en fait. Un peu comme beaucoup de citoyens aujourd’hui. Espionnés,
et consentants. C'est "la technologie", "c'est comme ça", "je ne vois
pas ce qui peut intéresser", "je n'ai rien à cacher", chacun annonce ses
raisons.
Si Max a accepté de se faire espionner, c’est pour une expérience. Celle du film Nothing to Hide, réalisé par les journalistes Mihaela Gladovic et Marc Meillassoux, qui explore la surveillance numérique de masse et son acceptation par la population. Pendant cinq semaines, un hacker et un analyste ont donc regardé, décortiqué, traqué toutes les données récupérées sur Max, pour eux "Mister X". Et vu ce qu’ils pouvaient en tirer pour trouver qui il était. "Qu’est-ce qu’implique pour les individus et pour notre société, le fait que chacun d’entre nous accepte l’idée qu’il n’a 'rien à cacher' ?", questionne Marc Meillassoux. "C’est ça qu’on voulait explorer."
Si Max a accepté de se faire espionner, c’est pour une expérience. Celle du film Nothing to Hide, réalisé par les journalistes Mihaela Gladovic et Marc Meillassoux, qui explore la surveillance numérique de masse et son acceptation par la population. Pendant cinq semaines, un hacker et un analyste ont donc regardé, décortiqué, traqué toutes les données récupérées sur Max, pour eux "Mister X". Et vu ce qu’ils pouvaient en tirer pour trouver qui il était. "Qu’est-ce qu’implique pour les individus et pour notre société, le fait que chacun d’entre nous accepte l’idée qu’il n’a 'rien à cacher' ?", questionne Marc Meillassoux. "C’est ça qu’on voulait explorer."
Elgaa fait son cinema - Dossier de presse 2 -Nothing to Hide
Êtes-vous vraiment sûr de n'avoir "rien à cacher"?
Que peuvent savoir Facebook ou Google de vous en seulement 30 jours?
Votre orientation sexuelle? Vos heures de lever et de coucher? Votre
consommation d'alcool et vos infractions pénales? Votre niveau de
richesses et votre solvabilité? Marc Meillassoux et Mihaela Gladovic ont
fait l'expérience en hackant l'Iphone et l'IMac d'un jeune artiste
n'ayant « rien à cacher » pendant un mois. Un hacker et une analyste ont
pour mission de deviner qui est ce jeune homme et s'il n'a
véritablement "rien à cacher". Celui-ci est loin de se douter où
l’expérience va le mener...
Elgaa fait son cinema - Dossier de presse -Nothing to Hide
“Nothing to Hide” : pourquoi ce docu sur la surveillance de masse nous concerne-t-il tous?
09/09/17 11h50
Grâce à la collecte de nos données numériques, les agences de
renseignement disposent aujourd'hui d'un accès quasi-total à notre
intimité. Sorti cette semaine, "Nothing to Hide" propose, en évitant
l'écueil de la paranoïa, une prise de conscience des enjeux de la
surveillance de masse et des moyens dont chacun dispose pour s'y
soustraire.
Il était une fois internet. Le capitalisme pensa en tirer
profit en proposant des contenus payants mais il s'avéra bien vite que
les utilisateurs voyaient d'abord internet comme un espace de gratuité.
Alors le capitalisme eut l'idée d'une surveillance invisible qui
collecterait les données générées par les utilisateurs pour ensuite les
vendre à des entreprises et des gouvernements. La surveillance de masse
est née. L'observation de ce péché originel d'internet débouche sur une
question avec laquelle ce passionnant documentaire ne cesse de tisser
son propos : pourquoi m'inquièterais-je de la surveillance de masse
puisque je n'ai rien à cacher?
Alternant entretiens avec des spécialistes de la surveillance, des exemples concrets et une étude de cas, Nothing to Hide de
Marc Meillassoux illustre le trajet d'une prise de conscience des
dangers de la surveillance et pose avec intelligence et tempérance la
question de l'intimité et de la capacité à se rebeller à l'intérieur
d'une société qui dispose d'outils dignes d'un régime totalitaire.
Au fil de nos recherches, de nos conversations et de nos
déplacements, le documentaire montre que nos téléphones portables et nos
ordinateurs sont devenus les réceptacles d'informations qui permettent
de connaître notre mode de vie, nos idées politiques, nos croyances, nos
intérêts, notre vie social et nos pratiques sexuelles.
La possession de telles données recueillies massivement et revendues
par notamment Facebook et Google permet déjà à des entreprises de nous
proposer un contenu publicitaire ciblé et à l'Etat de contrôler la
population. Mais d'autres pratiques pourraient voir le jour dans les
prochaines années ; les compagnies d'assurance devraient nous proposer
des prestations en rapport avec notre hygiène de vie, les banques, des
prêts en fonction de la notation financière que nous aura octroyée
Facebook et notre potentiel employeur pourrait même nous évaluer à
partir de l'analyse des données qu'il aura en sa possession. Toutefois
et sans tomber dans la paranoïa, il existe des outils qui permettent de
réduire nos traces sur internet, comme l'évoque Marc Meillassoux dans
l'entretien qu'il nous a accordé.
Comment est né le désir de faire un documentaire sur la surveillance de masse?
Marc Meillassoux – A la base, je suis plutôt
journaliste spécialisé en économie, et j’écrivais sur l’économie du
digital. J'ai rencontré Mihaela Gladovic, avec qui j’ai lancé le projet
du film, et nous avons tous deux commencé à aller à des conférences sur
la gestion des données privées et à des Cryptoparties. Les Cryptoparties
sont des réunions libres et gratuites où les gens viennent avec leur
téléphone portable et leur ordinateur et apprennent à protéger leurs
données eux-mêmes. Et puis cela faisait longtemps que je m'intéressais
aux théoriciens du panoptique (procédé à la base utilisé dans
l'architecture carcérale qui consiste à construire un point de vue où il
est possible de tout voir de l'intérieur – ndlr) comme Bentham et
Foucault et aux écrits de Deleuze sur les sociétés de contrôle. Au
moment des révélations Snowden, je me sentais incapable de réagir en
raison de mon niveau en informatique. Mais après avoir comblé notre
retard en fréquentant les Cryptoparties et la scène hacktiviste de
Berlin, nous avons décidé de nous lancer dans ce documentaire.
Le film montre que l'état d'urgence et la surveillance de masse
sont aussi bien utilisés pour lutter contre le terrorisme que contre le
militantisme écologique et politique. Penses-tu qu'un tel climat de
contrôle de la population arrange les gouvernements ?
C'est une question compliquée car il y a toujours le risque de
verser dans la paranoïa et le complotisme. Cela fait six fois que l'état
d'urgence est prolongé et ça pourrait durer car le gouvernement le
renouvelle aussi pour se couvrir devant l’opinion en cas de nouvel
attentat. Ce qui est sûr, c'est que l'état d'urgence donne des outils
sans précédent pour contrôler et neutraliser toutes sortes d’activistes.
Durant la COP 21, on a ainsi vu que les services de renseignements
français utilisaient ces outils pour dresser des profils de militants
qui n‘avaient jamais rien fait d'illégal mais qui, pour reprendre le
terme de leur "note blanche" : "représentent une menace pour les institutions de l'Etat".
C’est le cas montré dans le film où Joël Domenjoud a fait l'objet d'une
surveillance physique et numérique et a été assigné à résidence
simplement pour avoir participé à des manifestations de militants écolo.
Penses-tu désormais être l'objet d'une surveillance particulière du fait de ce documentaire ?
Nous sommes potentiellement tous surveillés. Snowden a dévoilé
que la NSA fonctionnait selon un système à deux cercles. Si un individu
se retrouve en contact avec un individu déjà surveillé, il se retrouvera
automatiquement surveillé, tout comme tous ses propres contacts. Ce qui
veut dire que, si je suis surveillé, tu l'es automatiquement ainsi que
toutes les personnes avec qui tu communiques. C'est inquiétant, surtout
quand on sait qu'avec les réseaux sociaux, nous ne sommes plus qu’à cinq
poignées de main de n'importe qui dans le monde.
Y a-t-il un pays où la surveillance de masse est moins pratiquée ?
Pas vraiment, à part l'Islande et deux ou trois autres pays,
tous pratiquent la surveillance de masse. Les Etats-Unis allouent un
budget énorme à la surveillance mais les services secrets français sont
aussi très réputés en la matière, tout comme les services secrets
allemands, russes ou turcs. Il y a des scandales dans pratiquement tous
les pays, qu'ils viennent d'agences de renseignement privées ou publics.
Au moment du Printemps arabe, une société française avait par exemple
été mise en cause pour avoir vendu des informations au régime syrien.
Comme le dit William Binney, ex-directeur technique de la NSA, "nous avons propagé un cancer à travers le monde".
On pourrait déjouer cette surveillance en n'ayant pas de téléphone
portable et en refusant de s'identifier devant un ordinateur mais le
documentaire montre qu'il existe d'autres moyens moins radicaux.
Oui, je travaille d'ailleurs actuellement sur un second
documentaire qui s'intéresse aux différentes formes de disparitions
numériques. Même s'il est très difficile de se protéger contre la NSA,
on peut assez facilement effacer certaines traces vis-à-vis de la
surveillance privée, comme celle exercée par Google, en utilisant des
moteurs de recherche comme DuckDuckGo ou le navigateur anonyme Tor, en utilisant des logiciels libres comme Linux ou en utilisant une messagerie instantanée comme Signal.
Il y a différents niveaux de protection et il n'est pas nécessaire
d'aller au stade le plus extrême pour avoir une utilisation d'internet
qui soit satisfaisante. Pour estimer les traces que chacun laisse
derrière soi sur internet, il existe par ailleurs un site qui s'appelle Myshadow.org. J’essaie
personnellement de ne pas prendre ça comme une paranoïa mais plutôt
comme une forme de jeu, de challenge : comment laisser le moins de trace
possible.
Le documentaire passe actuellement en salle au
Saint-André-des-Arts à Paris puis ailleurs en France et il sera
disponible gratuitement en ligne au début du mois prochain. Cette
gratuité s'inscrit-elle dans la démarche de la culture libre pensée par Aaron Swartz ?
Oui, Aaron Swartz a mis au point, entre autres, les licences
Creative Commons (ndlr. licences plus libres de droits que la licence
copyright classique) sous lesquelles nous allons mettre le film début
octobre. Avec Mihaela Gladovic, nous avons pris cette décision notamment
après avoir côtoyé des gens du logiciel libre ou des hackers qui
adhérait à cette philosophie du bien commun et de la connaissance
gratuite pour tous."
Propos recueillis par Bruno Deruisseau.
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