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      • 05 février 2020

        Gérard Cazorla, l’ex-Fralib : « Il faut rendre des comptes aux Allaudiens »

         

         Sur le plan syndical ou politique, le « rassemblement » reste l’enjeu majeur pour un combat victorieux, selon Gérard Cazorla. PHOTO S.F.

         

        Gérard Cazorla, l’ex-Fralib et président fondateur de la Scop-Ti, se « met à nouveau au service du collectif », pour mener la liste « Allauch, solidaire, écologique et citoyenne », lors des prochaines municipales.


        Gérard Cazorla, marié, père de trois enfants, et jeune retraité de 60 ans, mènera la seule liste de gauche à Allauch, rassemblant Enfin la gauche à Allauch (Elga), le PCF, La France insoumise, Rouge vif, Ensemble et des citoyens engagés. Dans cette commune de plus de 20 000 habitants où le « danger du Rassemblement national est une réalité ».

        La Marseillaise : Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
        Gérard Cazorla : Cet engagement politique est un prolongement logique du combat syndical. J’apporte des valeurs et un projet : solidaire, écologique et citoyen. On a su rassembler pour gagner notre combat avec les Fralib, c’est en rassemblant, en formant la seule liste de gauche à Allauch et en l’élargissant aux citoyens, que nous pourrons gagner face aux listes de droite et d’extrême droite.

        La discrimination territoriale est ici très prégnante entre des quartiers Nord abandonnés par les pouvoirs publics, et un village comme Allauch, qui se replie sur lui-même.
        G.C. : C’est bien là tout le danger, et la vague sur laquelle surfe le Front national, aujourd’hui le Rassemblement national. De la délinquance, il y en a bien moins qu’ailleurs, et ça ne les empêche pas d’en parler à outrance et de déverser un discours de haine et de division. Le principal facteur d’exclusion reste ici l’immobilier, la municipalité préférait, jusqu’à présent, payer de fortes amendes plutôt que de construire des logements sociaux. Résultat : la majeure partie de nos jeunes ne peut même plus se loger dans son village, ils sont obligés d’en partir !

        Quelles sont les solutions ?
        G.C. : Rendre claires et transparentes les procédures d’attribution des logements sociaux. En premier lieu, c’est un impératif. Il est ensuite nécessaire de faire un recensement de tous les logements vétustes et vacants, dans le centre ancien particulièrement, et lancer un programme de rénovation. Cela aura deux effets : augmenter significativement l’offre et redynamiser le centre du village, lui redonner vie, donner un second souffle au petit commerce local. Il est évident qu’il est hors de question de construire des zones commerciales qui détruisent des emplois de ce secteur d’activité fragile.

        Quel bilan faites-vous de la dernière mandature ?
        G.C. : Cela fait 33 ans que je suis à Allauch, j’ai toujours connu le même maire [Roland Povinelli, Ndlr]. J’ai observé sa dérive clientéliste et affairiste, puis ses affaires judiciaires. Il a d’ailleurs encouragé ouvertement ce repli sur soi, avec des slogans tels qu’« Allauch d’abord », en jouant le même refrain que le FN. Nous avons refusé que des anciens membres de sa majorité nous rejoignent, il faut une rupture radicale avec ce système.

        La question de la désindustrialisation reste centrale dans le département, comment envisagez-vous la question ?
        G.C. : Nous n’avons pas l’intention d’installer de l’industrie lourde à Allauch, mais il y a des secteurs à développer, dans l’économie sociale et solidaire, sous la forme de Scoop et de Scic, société coopérative d’intérêt collectif. Pour exemple, la Scop-Ti a besoin de plantes aromatiques bio, ici il y a des terrains agricoles. Répondre à ce besoin industriel, c’est créer localement des sociétés, des emplois, faire du circuit court, et prévenir les incendies en réinvestissant les massifs. Il y a aussi des projets à mener avec la technopôle de Château-Gombert.

        Comment envisagez-vous de faire vivre la démocratie à Allauch ?
        G.C. : Il y a une nécessité de rendre des comptes aux citoyens, avec l’instauration d’une possibilité de révocation à mi-mandat. Je ne suis pas un professionnel de la politique, je ne suis pas là pour m’accrocher à un poste, une fonction. Cette possibilité de révocation était dans les statuts de la Scop-Ti, dès sa création. Moi, je n’ai aucun souci avec ça, je n’ai pas peur de la démocratie, au contraire !

        Entretien réalisé par Sylvain Fournier

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