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      • 30 janvier 2015

        Bernard Mounier : « Il faut établir une démocratie de l’eau »



        Bernard Mounier : « Il faut établir une démocratie de l’eau »
        • Écrit par  Mireille Roubaud
        • vendredi 30 janvier 2015 15:58
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        Pour Bernard Mounier, le contexte de changement climatique est un élément nouveau Photo : Migué Mariotti
        Bernard Mounier, le président d’Eau bien commun présente la grande rencontre euro-méditerranéenne sur l’eau qui aura lieu les 6 et 7 février à l'Hôtel de Région à Marseille.
        Après des mois de travail, l’association Eau bien commun propose une grande rencontre euro-méditerranéenne sur l’eau (Gremme) réunissant élus, associatifs, experts et citoyens à l’hôtel de région les 6 et 7 février prochains. Présentation avec Bernard Mounier, président de l’association.

        6 et 7 février : deux jours de conférences et d’ateliers

        Associatifs, citoyens, experts ou élus se succéderont les 6 et 7 février prochain à l'hôtel de région. Au programme, pour commencer, un rendez-vous un peu plus politique avec une présentation de la démocratie de l'eau dans la région Paca à savoir l'Agora ou l'espace public régional de l'eau (Epre) dès 11h le vendredi 6 février puis une audition publique régionale sur la politique européenne de l'eau avec l'Institut européen de la recherche sur la politique de l'eau, la coordination Île de France, Eau bien commun Rhône-Alpes. Les « solutions des partis », Parti communiste, Ensemble, Parti de gauche, Europe Écologie les Verts seront également évoquées le samedi 7 février entre 14h et 16h.
        Les modes de gestion de l'eau sont également une composante importante des réflexions engagées par les participants avec une conférence sur « la gouvernance de l'eau » menée par Jean-Claude Cheinet, président du MNLE (Mouvement national de lutte pour l'environnement) Paca le vendredi 6 février de 16h à 18h ou encore un atelier sur « les solutions pour la gestion et le financement » mené par Eau bien commun Paca le samedi 7 février de 11h à 13h.
        Autres thématiques fortes développées durant le Gremme, « l'eau dans la ville », la pollution en Méditerranée, « l'eau et l'industrie » ou l'eau comme « instrument de colonisation ».
        M.R.

        Dans quel contexte s’inscrit cette rencontre, s’agit-il du prolongement du Fame (Forum alternatif mondial de l’eau) ?
        Contrairement à ce qui s’est passé il y a 3 ans, on ne se retrouve pas ici en face du conseil mondial de l’eau financé par les fonds publics et les grandes multinationales. Là le grand raout se tient en Corée du Sud, à Daegu, il se tient sur la même musique avec les mêmes paroles. En 2012, ils en étaient aux solutions maintenant ils se demandent comment les appliquer. Mais entre temps, ce qui a changé, c’est la prise de conscience au niveau mondial et en France de l’inéluctabilité du changement climatique. Dans le cadre de la Gremme, nous posons la question du rôle de l’eau dans son grand et son petit cycle.
        Quel est l’objectif de la Gremme ?
        C’est de préparer la réunion de la COP21 à Paris en décembre, d’évaluer et de voir comment l’accession à d’autres pratiques permet d’atténuer les effets du changement climatique. Le tout dans un contexte global d’augmentation des gaz à effet de serre. Car cela va continuer à s’amorcer même si on engageait des mesures drastiques. On a entamé un processus pour des centaines ou des milliers d’années. La question, c’est comment on peut agir sur le cycle de l’eau. On voit bien que les solutions purement technologiques comme on a fait au stade Ganay avec un grand réservoir de 30 000 mètres cubes qui stocke aussi les eaux usées et peut déborder, ne sont pas efficaces. Il faut agir en amont et de façon systémique, pas seulement sur une variable. Pour nous, une façon d’agir c’est de gérer l’eau comme un commun. Passer de l’usager consommateur à l’usager citoyen en établissant une vraie démocratie de l’eau à tous les niveaux. Notre déclaration commune finale sera aussi portée au pavillon de l’eau au forum social mondial de Tunis qui se tiendra en mars prochain.
        Pourquoi l’organiser à la Région ? Et avec qui ?
        Ce n’est pas anodin évidemment. Le conseil régional Provence Alpes Côte d’Azur (Paca) essaie de mettre en place des institutions qui vont dans le sens de cette démocratie de l’eau que nous souhaitons. L’agora par exemple, qui fait intervenir des institutions au sein des comités de bassins ou l’Epre, Espace public régional de l’eau, qui met à disposition des collectivités des subventions si ces dernières veulent étudier le passage en régie. Pour ce qui est des intervenants, nous recevrons aussi des associatifs ou citoyens de l’autre rive de la Méditerranée pour évoquer les solutions des peuples, et en même temps ce qu’il ne faut pas faire.
        propos recueillis par Mireille Roubaud
        Publié dans Développement durable

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